Lettre d'opinion du président de la CSBA sur l'examen de l'éducation par le gouvernement du Nouveau-Brunswick
Ce que le gouvernement du Nouveau-Brunswick peut apprendre pour améliorer l'orientation et la prise de décision en matière d'éducation
L'Association canadienne des commissions/conseils scolaires (ACCCS) reconnaît que l'examen par le gouvernement du Nouveau-Brunswick des options qui pourraient effectivement supprimer l'autorité locale sur la prise de décision en matière d'éducation soulève des questions troublantes. L'ACSA a vu l'approche du contrôle ministériel échouer dans d'autres provinces, le public s'élevant contre une réduction de la prise de décision locale dans les districts, une perte des voix des minorités et une réduction de l'information disponible pour les familles, les éducateurs et les communautés.
Le ministère de l'éducation du Nouveau-Brunswick et les conseils d'éducation de district (CED) élus par le public dans chaque district partagent un grand nombre d'objectifs communs : garantir une voix démocratique et une responsabilité au niveau local, accroître l'engagement et le bien-être des élèves, renforcer les capacités des éducateurs, soutenir la direction des écoles et éliminer les disparités en matière de réussite.
Les membres de la communauté qui consacrent leurs compétences et leurs connaissances aux quatre CED anglophones et aux trois CED francophones du Nouveau-Brunswick maintiennent un modèle de gouvernance, avec des objectifs et des mesures, que chaque surintendant exécute. Lorsque les décisions du gouvernement ont un impact sur la façon dont les écoles assurent l'apprentissage et le bien-être des jeunes du Nouveau-Brunswick, le CED réagit pour s'assurer que les besoins des élèves, des familles et des citoyens sont satisfaits. Cela permet à la direction générale et aux responsables de l'éducation de se concentrer sur leurs écoles, tandis que les représentants élus du CED travaillent en collaboration avec le ministère au nom des communautés locales.
Le calendrier et la stratégie de changement proposée par le gouvernement du Nouveau-Brunswick soulèvent de nombreuses questions de la part du CSBA, sans qu'il y ait suffisamment de temps pour y répondre.
Sur la base de ce que le CSBA a observé dans d'autres provinces, voici les obstacles auxquels nous pouvons nous attendre au Nouveau-Brunswick.
Les éducateurs sont quotidiennement en train de pivoter, cherchant à concilier la manière de se connecter efficacement avec chaque élève tout en ne sachant pas si demain ils enseigneront dans une salle de classe ou en ligne. Les enseignants doivent donc investir dans des recherches et des méthodes supplémentaires pour répondre aux besoins de chaque jeune pendant cette pandémie.
Le fait que le gouvernement envisage d'injecter une réforme de la gouvernance à ce moment précis est au mieux curieux, au pire dévastateur. Pourquoi maintenant, alors que tout le monde se concentre sur le soutien aux élèves et au personnel ? Les éducateurs et les familles confrontés aux distracteurs COVID n'ont qu'une capacité limitée, voire inexistante, à s'intégrer dans un processus de réforme. Sans leur avis, quels besoins seront satisfaits ?
Une réforme efficace intègre les points de vue et les contributions de toutes les parties prenantes afin de créer un système conçu pour une amélioration continue. Une refonte efficace est le fruit d'une recherche fondée sur des données probantes, et non d'enquêtes maison qui ne tiennent pas compte de tous les points de vue. Une réforme doit prévoir le temps nécessaire pour aller de l'avant, et non pour faire des pas de côté ou des faux pas en arrière. Ce n'est pas ce que les familles, le personnel ou les membres de la communauté veulent - ou méritent - aujourd'hui.
Le calendrier est lié à l'éventuelle suppression du processus décisionnel local.
Les provinces voisines ont suivi la tendance à favoriser le contrôle ministériel sur l'autorité locale. Les gouvernements de l'Île-du-Prince-Édouard, de la Nouvelle-Écosse et du Manitoba ont tous été contraints de reconsidérer les changements qui réduisaient l'autorité locale en raison de la pression publique qui en a résulté. Pour éviter de voir leur voix locale rétrogradée, les citoyens ont dénoncé la réduction attendue de l'autorité locale dans les districts, la perte des voix des minorités et la réduction de l'information et de l'assistance disponibles pour les familles, les éducateurs et les communautés.
Le gouvernement du Nouveau-Brunswick a annoncé son intention de respecter les droits constitutionnels de chaque secteur linguistique, mais n'a pas précisé si cela signifiait que les deux secteurs linguistiques auraient les mêmes droits.
La Charte protège spécifiquement les droits des minorités linguistiques, mais les questions relatives aux droits des parents et de la communauté de langue majoritaire sont toujours en cours d'examen par les tribunaux. Les tribunaux sont invités à examiner les droits linguistiques de la majorité en raison des changements apportés aux conseils scolaires au Québec, qui ont préservé les droits de la minorité tout en réduisant les droits de la majorité. L'Île-du-Prince-Édouard et la Nouvelle-Écosse ont essayé des structures de gouvernance distinctes pour le français et l'anglais et rétablissent maintenant les droits de la majorité anglophone pour permettre aux deux secteurs linguistiques d'avoir leur mot à dire dans l'éducation, sans parler des autres voix minoritaires.
Pour conserver l'autorité et les droits locaux, le CSBA espère que le ministre écoutera l'expérience directe des représentants des CED du Nouveau-Brunswick lorsqu'il examinera la façon d'améliorer la structure actuelle et de travailler en partenariat pour renforcer la gouvernance de l'éducation. Ce sont les représentants de la communauté et ils devraient être à la table pour toute discussion sur l'amélioration et le changement.
Nous demandons aux Néo-Brunswickois de contacter leur représentant du gouvernement provincial pour reconsidérer cette approche inefficace et inopportune de la réforme de l'éducation et l'éventuelle suppression des conseils d'éducation démocratiquement élus.
En prenant le temps d'élaborer des réformes, on renforcera le système des conseils d'administration et leur rôle dans la mise en place de systèmes éducatifs responsables et transparents et dans l'aide apportée au gouvernement dans l'accomplissement de son mandat.
Nous recommandons au gouvernement de travailler en partenariat pour renforcer l'engagement et les responsabilités partagés en vue d'améliorer les résultats des élèves.
Le CSBA est composé d'associations provinciales de conseils scolaires et représente les conseils scolaires et les administrateurs dans tout le Canada.
Laurie French
Président

