Déclaration de la présidente de l’ACCCS suite à l’intention du gouvernement du Québec d’abolir les commissions scolaires francophones
L’Association canadienne des commissions/conseils scolaires (ACCCS) ainsi que les membres et les communautés que nous représentons d’un océan à l’autre du pays sont choqués et attristés par l’intention du gouvernement provincial du Québec de priver ses citoyens d’expression française d’un système d’éducation publique gouverné par des membres de la communauté élus démocratiquement qui ont l’enseignement public à cœur.
La pratique démocratique qui consiste à élire une représentation pour répondre aux besoins des citoyens est une pierre angulaire de la société canadienne et cela s’applique à la représentation qui appuie l’enseignement public. Les commissions scolaires sont des membres des communautés qu’elles desservent, se consacrent au système d’éducation publique et assurent l’accès aux décisions locales ainsi que leur transparence. La solution aux préoccupations liées à un système démocratique est de l’améliorer et non de l’éliminer. Si le gouvernement provincial du Québec a de telles préoccupations concernant les commissions scolaires, nous lui demandons de travailler AVEC les associations provinciales de commissions scolaires afin de renforcer ces rôles au service des élèves devant lesquels elles sont responsables. Des recherches récentes ont appuyé sans équivoque la conclusion que « les commissions et les conseils scolaires très performants favorisent la réussite des élèves et l’enseignement public de qualité » (vous référer au http://www.cdnsba.org/wp-content/uploads/2019/09/Elected-School-Boards-Literature-Review-FINAL.pdf). Les gouvernements auraient intérêt à renforcer ce partenariat.
Par ailleurs, le gouvernement devrait évaluer le processus électoral des commissions scolaires si la participation électorale est inquiétante. La faible participation électorale est un problème qui touche tous les niveaux de gouvernement. Dans d’autres régions à l’échelle du Canada, les élections des commissions scolaires sont jumelées aux élections municipales pour favoriser la participation électorale, réduire la duplication des coûts et améliorer l’accessibilité. Le Québec devrait envisager d’adopter une approche semblable.
L’ensemble de la population québécoise a droit à des commissions scolaires élues démocratiquement dans ses systèmes d’éducation publique, que l’enseignement soit en français ou en anglais. Nous avons été témoins de la perte des conseils scolaires de la majorité anglophone en Nouvelle-Écosse et des conséquences négatives qui en ont découlé pour la collectivité éducative. Les parents, tuteurs, élèves et membres du personnel d’éducation se sont levés pour dire qu’ils n’ont plus accès aux décideurs politiques. Cette élimination de la voix communautaire n’a pas amélioré l’enseignement public. La gouvernance de l’enseignement public par des membres de la collectivité est essentielle à la fois pour les communautés majoritaires et minoritaires.
L’enseignement public mérite une représentation communautaire par le biais de toutes les commissions et les conseils scolaires qui ont l’autonomie de prendre les meilleures décisions pour leurs élèves. Nous exhortons le ministre à revoir ce projet de loi et à travailler avec les commissions scolaires en vue de favoriser la réussite des élèves pour tous les citoyens des générations actuelles et futures.
Pour plus d’information :
Laurie French, Présidents, l’ACCCS