La gouvernance de l’éducation publique devrait relever du public

 

Dans certaines régions du pays, il y a une érosion croissante des droits fondamentaux des Canadiens à l’égard d’une voix démocratique locale en matière d’éducation publique. Dans tout le Canada depuis des décennies, la gouvernance de l’éducation des enfants et des adolescents a été confiée à des commissaires élus à l’échelle locale. Il appartient aux citoyens de protéger les Voix locales en vue d’assurer des Choix locaux.

La gouvernance locale de l’éducation exige une attention régulière et ciblée de la part de commissaires dans la communauté. L’éducation est un dossier hautement financé, et la gouvernance assurée par les commissions scolaires élues à l’échelle locale contribue à l’assurance d’un système transparent et responsable. Ajouter l’éducation publique à la longue liste des responsabilités actuelles des députés provinciaux ou fédéraux est intenable et représente la perte d’une voix réceptive locale lorsque des questions ou des préoccupations surgissent au niveau communautaire. Cela se voit dans les décisions malavisées au niveau provincial de faire des coupures dans le domaine de l’éducation et des programmes qui auront des conséquences dramatiques sur les élèves à l’échelle locale. En l’absence d’une compréhension des besoins de la communauté, les décisions prises à un niveau supérieur peuvent s’avérer dévastatrices. Il n’y a pas deux collectivités identiques, et les besoins peuvent différer d’un district scolaire à l’autre. Responsables devant leurs électeurs locaux, les commissions scolaires veillent à ce que les décisions reflètent les besoins et les priorités de leur communauté.

Si les conseils consultatifs/de planification des écoles jouent un rôle important en prodiguant conseils aux écoles locales, il est essentiel de comprendre qu’ils sont consultatifs et qu’ils ne sauraient remplacer les commissions scolaires élues démocratiquement, ni ne sont-ils responsables devant l’ensemble de la collectivité. Les citoyens sont encouragés à communiquer avec leurs commissaires scolaires locaux pour discuter du rôle qu’ils jouent et ainsi avoir une meilleure compréhension du travail qu’ils font.

L’érosion de la représentation démocratique dans la gouvernance de l’éducation publique doit préoccuper tous les Canadiens, que leur langue maternelle soit le français ou l’anglais et qu’ils aient ou non des enfants d’âge scolaire. La Charte canadienne des droits et libertés garantie le droit des parents de communautés linguistiques minoritaires de gouverner l’éducation de leurs enfants. Or, nous devrions tous être inquiets lorsque les parents de la communauté francophone majoritaire et de la communauté anglophone perdent leur droit d’exercer une voix démocratique locale en matière de l’éducation de leurs enfants.

Dans les régions où les commissions scolaires ont été éliminées, les communautés, les médias et les partenaires de l’éducation ont ressenti la perte de transparence de l’éducation publique. Les commissions scolaires et les commissaires élus démocratiquement ont un dossier sur lequel concentrer leurs efforts : l’éducation publique. Ils se rencontrent et prennent des décisions durant des réunions à portes ouvertes, de sorte que le public et les médias ont accès aux débats et un aperçu de l’affectation de l’argent des contribuables. Cette influence est compromise lorsque les commissions scolaires élues localement sont éliminées ou lorsque leur autorité est réduite.

Il est extrêmement inquiétant que les Canadiens soient de plus en plus souvent placés dans des situations où ils doivent lutter pour préserver le droit essentiel de participer démocratiquement dans l’éducation publique. Par définition, la centralisation du contrôle est une érosion de la voix locale et influe grandement sur l’éducation des enfants et des adolescents.  

Dans les provinces où les commissions scolaires, leurs associations provinciales et le ministère provincial jouissent d’une relation de cogouvernance positive et productive, de grandes choses se produisent. Il ne s’agit pas de pouvoir et de contrôle mais plutôt d’être réceptifs et responsables devant les communautés et les citoyens afin d’assurer la réussite des futures générations d’élèves.

Nous demandons donc à tous les Canadiens de communiquer avec leur député provincial ou fédéral pour exprimer leur soutien envers les commissaires et les commissions scolaires élus à l’échelle locale. Au final, appuyer les commissions scolaires élues, c’est appuyer l’éducation publique et l’avenir. En tant que Canadiens, nous avons droit à des Voix locales et des Choix locaux.

 

Laurie French, Présidente

L’Association canadienne des commissions/conseils scolaires